samedi 6 novembre 2010

Font Césarine refait surface


Oublié de la conscience collective car plus entretenu ni utilisé depuis l’arrivée de l’eau de la ville au début du siècle dernier, le puits communal captant l’eau de la source à l’origine de la fondation du village vient d’acquérir ses "lettres de noblesse" : la très belle plaque signalétique installée sur pupitre qui lui est désormais consacré est la meilleure légitimation de son appartenance au patrimoine nîmois.
Juste reconnaissance pour ce témoin le plus ancien de la présence humaine en ce lieu.
Grâce à l’association du patrimoine, qui avait pris l’initiative de le faire explorer à partir de 1998 pour tenter de percer le mystère de cette résurgence de formation karstique comme la source Nemausus, les plongeurs-spéléologues de "Fontaine de Nîmes" et l’archéologue de l’Institut Régional de Recherche Archéologique de Montpellier nous ont livré des informations inédites et de grand intérêt concernant le fonctionnement naturel de cette fontaine, dont le rapport intégral a été publié sur ce site en juin 2007.
Baptisé Font Césarine en 1671 pour affirmer la dépendance collective des habitants à la source, ce puits fut l’élément essentiel de l’installation ici et de la pérennité d’une identité rurale autrefois, banlieusarde aujourd’hui.
Objet de l’attention de l’association dans le cadre de son programme de sauvegarde, l’intérêt historique de ce patrimoine a été pris en compte par les différents partenaires sensibilisés, associatifs et municipaux, qui se sont succédé en fonction de leur compétence pour sa mise en valeur. Citons-les chronologiquement :
M. Alain Clary, maire, et M. Bernard Auzon-Cape, adjoint à St Césaire, qui ont accordé l’autorisation de la première reconnaissance en avril 1998 ; M. Maurice Roustan, président de l’association départementale de sauvegarde du patrimoine (ASERPUR) qui a supervisé cette première intervention et qui ensuite, avec le concours d’habitants de St Césaire, a établi un rapport précis des variations saisonnières du niveau d’eau dans le puits, après deux ans de relevés ; M. André Coste et les plongeurs du groupe spéléo "Fontaine de Nîmes", qui ont procédé aux reconnaissances de 1998 et juillet 2006, avant l’exploration complète de mars 2007 par vidange du puits réalisée conjointement avec M. Philippe Galant, du service archéologie de la Direction Régionale des Affaires Culturelles du Languedoc-Roussillon ; M. Jean-Paul Fournier, maire, M. Jacques Pérotti, adjoint à l’urbanisme, Mme Françoise Martin, adjointe à l’aménagement urbain, qui ont assuré le suivi du dossier de 2002 à 2008 dans le cadre de la rénovation de la place du griffe ; M. Philippe Raulet, architecte de la place, qui a intégré la présence du puits par un signalement en surface ; le conseil d’administration du comité de quartier de St Césaire-Mas Roman ; Mme Bettina Célié Rottenberg, qui a contribué à la conception de la plaque signalétique retenue par la Direction des affaires culturelles de la ville (2009-2010) ; M. Lucien Zammit, attaché à la mairie-annexe de St Césaire, pour sa disponibilité sur place, ainsi que les différents services techniques concernés ; M. Richard Tibérino enfin, qui depuis 2002 s’est tenu au fait des différentes étapes d’avancement du dossier en tant qu’adjoint délégué à St Césaire, et qui en 2009 a fait inscrire et voter le financement de la plaque signalétique au budget 2010 du Conseil de Quartier de Nîmes-Ouest dont il est le président.
Au nom du bureau et des adhérents de l’association du patrimoine, qu’ils en soient tous remerciés.

jeudi 29 juillet 2010

mercredi 2 juin 2010

Emile Bessède, notre félibre oublié



Une interrogation d’abord : un félibre « quès aco » ?...
La transition linguistique est ainsi toute trouvée :
le félibre, dont la popularité connut son apogée dans la première moitié du vingtième siècle, est un poète écrivant et s’exprimant
en langue occitane - languedocien ou provençal - soit en vers, soit en prose.
Le plus célèbre d’entre eux, Frédéric Mistral, prix Nobel de littérature en 1904, fut l’un des fondateurs en 1854 avec six autres poètes provençaux du félibrige dans le but de réhabiliter et promouvoir la langue d’oc : ces pères du félibrige entrainèrent dans leur sillage culturel de nombreux disciples, chantres de l’Occitanie,
et l’un d’eux ne fut autre qu’Emile Bessède dont le souvenir reste présent parmi ceux qui l’ont connu.
Emile Bessède a vécu à Saint-Césaire durant une trentaine d’années, de 1927 à sa mort, survenue en 1956. Avec son épouse, ils étaient installés dans une grande demeure située "au bout du village", baptisée depuis Mas de la Draille, à l’extrémité nord de la rue du Temple qui était alors au pied même de la proche garrigue.
Natif d’Aigues-Vives où il vit le jour le 9 octobre 1869 et où il fut inhumé dans le caveau de sa famille, Emile Bessède a d’abord habité Nîmes avant de devenir saint-césairois.
Inscrit dans le mouvement du félibrige sous le pseudonyme de
"Gardian Pelot", il occupa entre 1920 et 1924 les fonctions de secrétaire de la Nation Gardiane dont le fondateur, le marquis Folco de Baroncelli-Javon, était un ami intime : à ce titre, il défila souvent sur son cheval "camargue" en portant la bannière de la Nacioùn dans les arènes de la région, celles de Nîmes et d’Arles notamment, lors de célébrations de fêtes et rassemblements des mainteneurs de la
fé di bioù.
En tant que félibre, il a écrit et publié plusieurs recueils de poésies et chansons parmi lesquels on peut citer L’écho de ma chaumière, Chanson du soir, Di cabano de grasiho, Lou Senglié, Des sansouires aux bois …
Il est regrettable qu’aucune rue de Saint-Césaire n’ait été baptisée à son nom (il existe dans le prolongement de la rue de la Vieille Ecole la rue Jorgi Martin (1904-1981) honorant la mémoire d’un autre félibre nîmois, qui n’est pourtant pas saint-césairois). Une "rue Bessède"
(il s’agit plus précisément d’une petite impasse) existe bien à Nîmes dans le quartier de l’ancienne route de Générac : deux ouvrages traitant des rues de Nîmes divergent sur l’identité du Bessède dont la plaque de cette rue porte le nom, sans aucun point commun entre les deux propositions.
Concerne-t-elle notre Emile Bessède, le félibre de Saint-Césaire ?...
L’association du patrimoine remercie par avance tout lecteur susceptible d’apporter son concours à cette recherche.
Contact : M. Brun Francis, secrétaire
Nous remercions particulièrement M. Serge Lavaux,
petit-fils d''Emile Bessède, pour sa contribution texte et photos.
(article publié dans le bulletin du comité de quartier
de Saint-Césaire - Echo du Moulin - juin 2010)


mardi 30 mars 2010

samedi 27 mars 2010

Article pour le bulletin du Comité de Quartier de Saint-Césaire "Echo du moulin - n°62 - mars 2010"


Quand la fiente nous tombe sur la tête…

Qui n’a pas vu au moins une fois, même s’il n’est pas cinéphile,
le fameux film d’Alfred Hitchcock "Les Oiseaux" ?... Rassurez-vous, le scénario de la fiction-catastrophe de l’invasion des corbeaux ne menace pas Saint-Césaire. Pour autant, un autre scénario d’invasion, bien réel celui-là et catastrophique pour l’environnement, s’installe durablement au point de porter atteinte à tous les patrimoines – du domaine public comme du domaine privé : il s’agit de la prolifération des pigeons.
La colonie sédentaire de ces "gentils et charmants volatiles" qui roucoulent sur nos têtes est en augmentation régulière comme tout un chacun peut le constater.
Gentils ces charmants volatiles ?... : toitures et chéneaux, rebords de fenêtres, devants de portes, terrasses, trottoirs, capots des voitures, sont souillés par la fiente qui souvent s’accumule en un nauséabond décor qui n’a rien d’agréable.
Mais il faut savoir que les nuisances ne se limitent pas aux seuls excréments : les colombins (pigeons et tourterelles) sont porteurs d’une tique qui peut elle-même héberger des virus (deux espèces ont été mises en évidence en Camargue) ; la durée de vie de ces tiques dont la piqûre est douloureuse pour l’homme, peut atteindre six à dix ans, installées dans les fentes des murs, derrière les crépis, ou encore dans les bouches d’aération entre les étages d’immeubles, pour, enfin, nous contaminer.
Et ce n’est pas d’Hitchcock que nous viennent ces infos, mais d’un très sérieux magazine médical, Le Généraliste – n° 1871, dans un article publié en juin 1998.
Voilà qui nous donne une autre image du roucoulant envahisseur, auquel certaines bonnes âmes se plaisent à distribuer quotidiennement des rations de pain et de riz : la première des mesures d’hygiène à prendre pour atténuer ces risques (toute mesure d’hygiène préserve notre santé, et la santé c’est aussi "un patrimoine" !), est d’abord de ne pas nourrir les pigeons.
Mais le problème est global, à la fois public et privé, et chacun est concerné : les services publics (enfouissement des câbles-perchoirs EDF et TELECOM), la municipalité ("karchérisation" des fientes au sol, prélèvements périodiques), et les citoyens (installation de protections dissuasives, picots anti-pose par exemple, émetteurs d’ultrasons, et plus simplement… en gardant le riz pour la paella !...).
De l’implication de tous ceux qui ont à se plaindre des nuisances de l’indésirable viendra l’efficacité.