vendredi 20 avril 2018

La photo ancienne du mois

 

Entrée principale du domaine de la famille Lombard-De Masquard

avec vue sur la bâtisse dans les années 1920.

Ce n'est plus à cette époque

le Château de la Cascade,

mais la maison elle-même, les piliers

et son portail affichant 1763

ont été préservés jusqu'à nos jours.

Beau témoignage des maisons de campagnes

construites par la bourgeoisie nîmoise

 à Saint-Césaire au 18ème siècle.

 
 

Trombinoscope saint-césairois


De Masquard,
illustre famille saint-césairoise au 19ème siècle

 
L’arbre généalogique de cette famille fait apparaitre que la branche des Masquard établis à Nîmes trouve ses origines dans le Lot-et-Garonne, à Penne-d’Agenais, cité médiévale au nord-est d’Agen.  Au 17ème siècle, les Masquard, vivant de propriétés terriennes, sont qualifiés de bourgeois.
Anoblie au 18ème siècle avec le patronyme complémentaire de Laval, l’état-civil de la famille, qui compte nombre de militaires, devient alors "de Masquard de Laval", nom que les descendants perpétueront jusqu’en début de 20ème siècle.

C’est par mariage en 1817 que l’un de ses descendants - Pierre, Lieutenant de Dragons en garnison à Nîmes - va fonder la lignée nîmoise : son épouse - Adélaïde Lombard, issue d’une vieille famille nîmoise ayant fait fortune dans le négoce - apporte à leur union « la maison de Saint-Césaire » (avec vignes, olivettes, terres de labour) ; c’est le début de 123 ans de présence au village de la famille De Masquard qui réside principalement à Nîmes, et s’installe une partie de l’année, « aux beaux jours », à la maison de campagne du petit hameau saint-césairois.

Le 9 août 1819 est jour de naissance de l’unique enfant du couple, Louis Emmanuel Eugène Camille : c’est lui qui va assoir la notoriété de la famille de Masquard.
Après études au lycée de Nîmes, il se marie en 1846 avec une alésienne, fille d’un filateur de soie.
Associé à son beau-père, le jeune homme, qui se passionne déjà pour l’agriculture et exploite la propriété de Saint-Césaire, va s’impliquer dans l’élevage des vers et l’industrie de la soie.
Mais à partir de 1849 le développement d’une épizootie meurtrière va décimer la production de vers et mettre à mal la filature : chargé de missions d’études en Italie, pays épargné, Eugène de Masquard va proposer des solutions parallèlement aux recherches d’un certain Louis Pasteur ; les polémiques vont opposer les deux hommes jusqu’au plus haut niveau de l’état, et pendant près de dix ans la publication de mémoires et brochures va alimenter le sujet sans que soit trouvé le remède efficace.
Dés lors, Louis Eugène de Masquard va se consacrer à sa propriété agricole de Saint-Césaire où il s’installe quasi définitivement : la production viticole du domaine, plusieurs fois primée, sera commercialisée sous le nom de Château de la Cascade, inspiré des appellations "à la bordelaise".
Personnage passionné, fortement attaché aux méthodes traditionnelles de l’agriculture, écologiste avant l’heure, interpellé par les questions sociales des travailleurs de la terre, considéré comme de gauche pour ses prises de positions syndicales et politiques, fervent protestant de religion, polémiste, pamphlétaire, original et spirituel à l’esprit vif, Louis Eugène de Masquard était tout ça : sa boulimie d’écriture pour faire connaitre ses convictions, ses idées, ses opinions sur la société, et la publication de nombreux livres et articles de presse, lui coûta une bonne partie de sa fortune.
Son CV est impressionnant : membre de l’Académie de Nîmes, de divers instituts professionnels, d’associations d’études scientifiques et sociales, de sociétés, comices et syndicats agricoles, … il fut en outre collaborateur apprécié de nombreux journaux.

Louis Eugène de Masquard s’est éteint à Saint-Césaire le 19 novembre 1906, il a été inhumé dans le terrain qu’il avait offert à la commune pour y construire le cimetière protestant ; le partage du domaine entre ses héritières mit un terme au vignoble du Château de la Cascade, puis en 1919 la maison et le parc de Saint-Césaire furent transmis par héritage à son petit-fils, lequel, établi à Agen, en fit une résidence secondaire qu’il occupait d’octobre à mars.
Il la vendit en 1940.

L’association du patrimoine remercie Monsieur Guy de Masquard, vénérable descendant de la dynastie, pour sa précieuse collaboration à l’écriture de cet article.

En accord avec l’actuel propriétaire, l’association fera apposer à l’ancienne entrée principale du Château de la Cascade une plaque signalétique du "circuit du patrimoine historique saint-césairois".