mercredi 2 juin 2010

Emile Bessède, notre félibre oublié



Une interrogation d’abord : un félibre « quès aco » ?...
La transition linguistique est ainsi toute trouvée :
le félibre, dont la popularité connut son apogée dans la première moitié du vingtième siècle, est un poète écrivant et s’exprimant
en langue occitane - languedocien ou provençal - soit en vers, soit en prose.
Le plus célèbre d’entre eux, Frédéric Mistral, prix Nobel de littérature en 1904, fut l’un des fondateurs en 1854 avec six autres poètes provençaux du félibrige dans le but de réhabiliter et promouvoir la langue d’oc : ces pères du félibrige entrainèrent dans leur sillage culturel de nombreux disciples, chantres de l’Occitanie,
et l’un d’eux ne fut autre qu’Emile Bessède dont le souvenir reste présent parmi ceux qui l’ont connu.
Emile Bessède a vécu à Saint-Césaire durant une trentaine d’années, de 1927 à sa mort, survenue en 1956. Avec son épouse, ils étaient installés dans une grande demeure située "au bout du village", baptisée depuis Mas de la Draille, à l’extrémité nord de la rue du Temple qui était alors au pied même de la proche garrigue.
Natif d’Aigues-Vives où il vit le jour le 9 octobre 1869 et où il fut inhumé dans le caveau de sa famille, Emile Bessède a d’abord habité Nîmes avant de devenir saint-césairois.
Inscrit dans le mouvement du félibrige sous le pseudonyme de
"Gardian Pelot", il occupa entre 1920 et 1924 les fonctions de secrétaire de la Nation Gardiane dont le fondateur, le marquis Folco de Baroncelli-Javon, était un ami intime : à ce titre, il défila souvent sur son cheval "camargue" en portant la bannière de la Nacioùn dans les arènes de la région, celles de Nîmes et d’Arles notamment, lors de célébrations de fêtes et rassemblements des mainteneurs de la
fé di bioù.
En tant que félibre, il a écrit et publié plusieurs recueils de poésies et chansons parmi lesquels on peut citer L’écho de ma chaumière, Chanson du soir, Di cabano de grasiho, Lou Senglié, Des sansouires aux bois …
Il est regrettable qu’aucune rue de Saint-Césaire n’ait été baptisée à son nom (il existe dans le prolongement de la rue de la Vieille Ecole la rue Jorgi Martin (1904-1981) honorant la mémoire d’un autre félibre nîmois, qui n’est pourtant pas saint-césairois). Une "rue Bessède"
(il s’agit plus précisément d’une petite impasse) existe bien à Nîmes dans le quartier de l’ancienne route de Générac : deux ouvrages traitant des rues de Nîmes divergent sur l’identité du Bessède dont la plaque de cette rue porte le nom, sans aucun point commun entre les deux propositions.
Concerne-t-elle notre Emile Bessède, le félibre de Saint-Césaire ?...
L’association du patrimoine remercie par avance tout lecteur susceptible d’apporter son concours à cette recherche.
Contact : M. Brun Francis, secrétaire
Nous remercions particulièrement M. Serge Lavaux,
petit-fils d''Emile Bessède, pour sa contribution texte et photos.
(article publié dans le bulletin du comité de quartier
de Saint-Césaire - Echo du Moulin - juin 2010)