mardi 27 novembre 2018

Centenaire 14/18 : bilan saint-césairois


      La commémoration de l’armistice intervenue le 11 novembre 1918 a donné l’occasion aux médias, en cet automne 2018, de faire œuvre pédagogique en portant à la connaissance publique de nombreux documents, films inédits et restaurés notamment pour les chaines de télévision, mais également écrits publiés sous forme d’articles de journaux et de livres témoignages : vaste contribution populaire au fonds historique de cette terrible tragédie humaine.
Comme dans toutes les villes et campagnes de France, le paisible village de Saint-Césaire ne fut pas épargné par l’implacable saignée ayant frappé les forces vives de sa population, estimée alors à 700 personnes environ : combien de jeunes gens furent mobilisés et appelés à rejoindre le front ?... aucun document jusqu’à présent n’a révélé de chiffre à ce sujet.
Mais le bilan final est bien connu : les 27 noms inscrits dans la pierre du monument aux morts. Ces 27 là ne sont pas revenus vivants : tombés aux combats ou morts des suites immédiates des blessures reçues aux combats. La liste de leurs noms figure in extenso dans un ouvrage qui en témoigne, « Palmarès de la Gloire », publié en avril 1921 par « l’Union du Gard des pères et des mères dont les enfants sont morts pour la patrie ».
Sur ces 27 jeunes gens, les fiches de l’administration militaire de 20 d’entre eux nous sont connues : ils avaient entre 19 et 25 ans (8), entre 26 et 33 ans (7), entre 37 et 40 ans (5) ; les fiches relatives aux 7 autres sont en cours de recherche d’informations.
Tous habitants du village où ils étaient, pour la plupart, exploitants ou travailleurs agricoles, dont 15 natifs de Saint-Césaire ou Nîmes, 5 étant natifs de Poulx, Quissac, Redessan, Saint-Ambroix, et Saint-Quentin-la-Poterie.
Les deux premiers ont été tués le même jour, 25 août 1914, dans la Meuse, au cours de l’un des premiers combats (la guerre avait été déclarée le 3 août 1914) ; le dernier de ces combattants est tombé le 12 juillet 1918 (4 mois avant l’ordre de cessation du feu) lors de la bataille de la Somme ; quatre autres ont succombé avant la fin 1914, deux au cours de 1915, cinq en 1916, trois en 1917, et trois encore dans les six premiers mois de 1918.
C’est sur le territoire français, en particulier dans les départements de Marne, Moselle, et Somme,  que 15 de ces jeunes hommes ont perdu la vie : soit au front, soit dans un hôpital par suite de blessures ; 2 sont décédés en Allemagne en captivité, 1 est mort en Grèce, 1 autre en Tunisie (ne pas perdre de vue que la guerre était mondiale, et que des régiments étaient engagés dans d’autres zones, notamment Afrique du Nord, Balkans, Pays de l’Est, …) ; à noter que l’un deux porté disparu, son corps n’ayant pu être identifié, a trouvé la mort lors de combat sur le front de Belgique.

Merci à Vincent Ressouche pour son travail de recherches qui a permis d’établir ce bilan, à partir duquel a pu être réalisée cette analyse.
Celle-ci vous est livrée en respectant l’identité particulière des victimes correspondant aux détails ci-dessus exposés, afin de susciter la réflexion de chacun sur la hauteur du sacrifice de ces glorieux soldats : leurs noms sont associés dans l’hommage global que symbolise le Monument aux morts dédié à leur souvenir.
Prendre le temps de s’y arrêter pour rejeter l’oubli est la seule démarche d’humilité qui nous oblige :
« Le vrai tombeau des morts, c’est le cœur des vivants »
(Jean Cocteau).
Car la guerre est un drame humain, elle ne laisse à terme que de froides statistiques à méditer.

Les personnes qui souhaiteraient apporter des informations complémentaires qui pourraient enrichir les archives de mémoire ouvertes par l’association sont invitées à contacter Francis Brun  
( 04 66 23 94 21      : patrimoine-stcesaire@hotmail.fr

 

 

 

 

 

 

 

mercredi 14 novembre 2018

La photo du mois


Le monument aux morts dédié aux saint-césairois
tués au cours de la première guerre mondiale
était à l'origine érigé au croisement de l'avenue de la gare avec la route de Sommières
 (aujourd'hui avenue Georges Dayan).
Il a été signé en 1920 par l'artiste corse
Louis Patriarche, sculpteur et médailleur,
qui réalisa ensuite celui de Bastia
 dont il était originaire.
Louis Patriarche s'était retiré à Saint-Césaire
où il est décédé en 1955 et où il fut inhumé.
Après une cinquantaine d'années à l'emplacement initial, "son" monument aux morts
a été déplacé dans son intégralité
pour être réinstallé au nouveau jardin public
dans le courant des années 1970.