vendredi 27 janvier 2023

Feuille d'infos

 "Mémoire et Patrimoine" 

Feuille périodique d’informations de l’Association du Patrimoine de Saint-Césaire

But : sauvegarde et restauration du patrimoine public, recherche historique, préservation de l’environnement naturel, amélioration du cadre de vie du village de Saint-Césaire-lès-Nîmes

Janvier 2023 - N° 44

Notre patrimoine environnemental : 

préoccupation majeure !

Décembre 2022, 

trois enquêtes publiques aux portes de Saint-Césaire pour des projets d’urbanisation aux horizons   2030-2040 :  extension du CHU, zone d’aménagement du Marché-Gare, rénovation des quartiers ouest de Pissevin et Valdegour.

Point commun de ces trois dossiers :

l’ignorance de leur proximité avec le village ancien de Saint-Césaire, le clocher d’église de celui-ci situé à moins de 500 m de Caremeau, du marché-gare, et de Pissevin. 

Cela peut-il être "un détail de l’histoire" ?…

Considérations générales :

- CHU / sera à terme un méga-établissement, générateur de nuisances : risques liés à l’eau, augmentation de véhicules, de la circulation, des pollutions de l’air et du sol, des déchets, bétonnage et bitumage d'une partie de l’espace garrigue.

Quelles compensations végétales ?…

Les travaux antérieurs (jusqu’à aujourd’hui) ont été réalisés « sans vision à long terme » (c’est un constat et une mise en garde des autorités, Préfectorale et Régionale de l’Agence de Santé).





 - MARCHÉ GARE / avant sa réalisation, n’a jamais été une forêt luxuriante, ni une prairie bucolique couverte de bosquets et de jardins, les fruits et légumes y venaient d’ailleurs et le bétail n’y était pas amené pour voir passer les trains.

La nouvelle ZAC propose donc de réduire l’espace de bitume et béton, de créer un poumon vert avec des plantations d’arbres et de végétaux.


Problème : déplacement de la gare ferroviaire (en fait sa suppression) pour créer une "halte" au niveau de la ZAC. 

Abandon du service public SNCF à St-Césaire ?


- QUARTIERS PISSEVIN VALDEGOUR / que ce projet de « rééquilibrage social » soit une priorité n’appelle aucune contestation.


Néanmoins les déclarations d’intention sont plutôt vagues quant aux domaines de reconstitution paysagère, de végétalisation imposée par les obligations urbanistiques, d’aménagements d’espaces verts publics, d’invention d’un nouvel environnement spatial, d’apport de présence d’eau et de fraîcheur par des fontaines ornementales.




Extraits des contributions de l’association du patrimoine 
versées aux dossiers des enquêtes publiques relatives aux demandes d’autorisation  « Environnementale »   



 ① Concernant le CHU

La demande d’autorisation environnementale (étude limitée au CHU) ne cite pas le village historique de Saint-Césaire, niché au bas de la colline sur laquelle se trouve le CHU de Nîmes ; celui-ci surplombe ce quartier et son extension dans sa plaine environnementale à visée résidentielle, mais aussi avec ses lycées professionnels, IUT, Facs, Cité Universitaire et son restaurant, soit une population évaluée à plusieurs milliers d’habitants. (…)

Il est vrai qu’au début de la création du Centre Hospitalier Universitaire, la notion d'environnement et de transition écologique était tout à fait secondaire, alors que l’étude actuelle se développe dans un contexte de "santé environnementale". (…) 

Il nous semble que la loi exige de tenir compte du retentissement en aval d’un établissement tel que le CHU ; pour ce qui a déjà été fait, nous avons été mis devant le fait accompli, il est donc nécessaire d’engager une régularisation à posteriori ; mais aussi de faire part de notre opinion sur les projets d'extension à court et à moyen terme. (…)

Cela suppose "un diagnostic de vulnérabilité" pour l’ensemble de ce quartier et sa population de proximité. (...)

Il faut que la réflexion sur le territoire tienne compte de l'évolution actuelle des urgences climatiques, et elle doit générer un "co-bénéfice" entre les projets futurs du CHU et les citoyens. (…)

Les propositions non exhaustives que nous faisons sont de nature à faire en sorte que "notre village de Saint-Césaire" et ses habitants gardent l'espoir d'avoir pour le futur une qualité de vie aussi agréable que possible. 

Francis Brun - Président de l’Association du patrimoine de Saint-Césaire-lès-Nîmes

Jean-Jacques Bernard - Ancien Président de la même association - Médecin en retraite



Les collines de Caremeau et Saut du Lièvre 

en surplomb des quartiers-bas 

au nord du vieux Saint-Césaire


Concernant le MARCHÉ-GARE

Il faut noter avec satisfaction :

- que « le végétal est au cœur du projet » avec constitution d’un « généreux paysage méditerranéen » et d’une « lisière forestière » en façade sud, remettant en cause l’état actuel du site "quasiment morne",

- que le secteur bénéficiera d’une « réintroduction de la nature » avec aménagements d’espaces verts, plantation d’arbustes et d’arbres dans la « palette végétale d’essences adaptées au climat »,

- que les toitures des nouveaux bâtiments (partie est du site) seront toutes « végétalisées ».

Une réflexion : pourquoi ne pas végétaliser aussi les toitures des bâtiments de négoce conservés (partie ouest du site), hormis celles des toitures couvertes avec panneaux photovoltaïques ?

(...)

Il faut déplorer :

- que si une « halte ferroviaire » s’impose dans le schéma global de ce projet du fait de la proximité des voies ferrées, la suppression de la gare actuelle de St Césaire (qui doit être « repositionnée » vers la ZAC) est une grave atteinte au service public ferroviaire desservant l’agglomération du "village de St Césaire et de ses quartiers périphériques" : la SNCF doit revenir sur cette décision anormale qui pénalisera les usagers des trains - étudiants et salariés - en les renvoyant sur les axes routiers, alors que doivent être privilégiés les transports en commun.

Par contre, une rotation de navettes ferroviaires desservant quotidiennement la ZAC Marché-gare à partir de la Gare Feuchères doit être intégrée au projet dans le cadre du Pôle d'Echanges Multimodal (train + bus). 

(...)

Francis Brun - Président de l’Association du patrimoine de Saint-Césaire-lès-Nîmes


Maquette du projet ZAC Marche-gare 

(vue aérienne) à 300 m. de la gare 

au sud-ouest de Saint-Césaire 


Concernant les quartiers PISSEVIN-VALDEGOUR

La colline du moulin à vent à Saint-Césaire a d’ores et déjà payé un lourd tribut au projet Pissevin-Valdegour : l’implantation récente des immeubles de la cité universitaire ; certes, les tours de la précédente cité sont au programme "démolitions" du projet, mais on doit dire que leur reconstruction à proximité n’a pas fait l’objet d’une vraie réflexion.

Conséquence fâcheuse : le petit joyau de nature sauvage qu’est la colline du moulin à vent, amputée de sa partie Est, est aujourd’hui irrémédiablement dénaturé par la présence de bâtiments-dortoirs. (...)

Doit-on y voir là les prémices d’une onde de choc urbanistique qui pourrait frapper notre propre quartier dans le cadre de ces « rééquilibrages sociaux » des quartiers Pissevin et Valdegour ?…

La diminution de population inscrite dans le projet implique un relogement ailleurs : ceux-ci ne sont pas évoqués.

Les familles concernées seront-elles déplacées vers un environnement proche de leur résidence antérieure ?…

Comme pour la cité universitaire, va-t-on se tourner vers les toits de Saint-Césaire ?…

Notre "village" va-t-il devenir un nouveau ghetto "imaginé" par les experts en urbanisme ?…

C’est une inquiétude qui concerne un bon nombre de saint-césairois. (...)

Je partage avec ceux-là, dont je me fais le porte-parole, la crainte que notre quartier ne devienne qu’un lieu de créations immobilières verticales, sans contraintes patrimoniales, ni architecturales, qui gommeront petit à petit les témoignages de son identité rurale.

Francis Brun - Président de l’Association du patrimoine de Saint-Césaire-lès-Nîmes



Le quartier Valdegour et ses tours
à un jet de pierre au nord-est 
de la colline du moulin à vent


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