"Mémoire et Patrimoine"
Feuille
périodique d’informations de
l’Association du Patrimoine de Saint-Césaire
But : sauvegarde et restauration du
patrimoine public, recherche historique, préservation de
l’environnement naturel, amélioration du cadre de vie du village de Saint-Césaire-lès-Nîmes
Janvier 2023 - N° 44
Notre
patrimoine environnemental :
préoccupation majeure !
Décembre
2022,
trois enquêtes publiques aux portes de Saint-Césaire pour
des projets d’urbanisation aux horizons 2030-2040 : extension
du CHU, zone d’aménagement du Marché-Gare, rénovation des
quartiers ouest de Pissevin et Valdegour.
• Point
commun de ces trois dossiers :
l’ignorance
de leur proximité avec le village ancien de Saint-Césaire, le
clocher d’église de celui-ci situé à moins de 500 m de
Caremeau, du marché-gare, et de Pissevin.
Cela
peut-il être "un détail de
l’histoire" ?…
• Considérations
générales :
-
CHU / sera à terme un méga-établissement, générateur de
nuisances : risques liés à l’eau, augmentation de
véhicules, de la circulation, des pollutions de l’air et du sol,
des déchets, bétonnage et bitumage d'une partie de l’espace garrigue.
Quelles compensations végétales ?…
Les
travaux antérieurs (jusqu’à aujourd’hui) ont été réalisés
« sans vision à long terme » (c’est un constat et une
mise en garde des autorités, Préfectorale et Régionale de
l’Agence de Santé).
-
MARCHÉ GARE / avant sa réalisation, n’a jamais été une forêt
luxuriante, ni une prairie bucolique couverte de bosquets et de
jardins, les fruits et légumes y venaient d’ailleurs et le bétail n’y
était pas amené pour voir passer les trains.
La
nouvelle ZAC propose donc de réduire l’espace de bitume et béton,
de créer un poumon vert avec des plantations d’arbres et de végétaux.
Problème : déplacement de la gare ferroviaire (en fait sa suppression) pour créer une "halte" au niveau de la ZAC.
Abandon du service public SNCF à St-Césaire ?
-
QUARTIERS PISSEVIN VALDEGOUR / que ce projet de « rééquilibrage
social » soit une priorité n’appelle aucune contestation.
Néanmoins
les déclarations d’intention sont plutôt vagues quant aux
domaines de reconstitution paysagère, de végétalisation imposée
par les obligations urbanistiques, d’aménagements d’espaces
verts publics, d’invention d’un nouvel environnement spatial,
d’apport de présence d’eau et de fraîcheur par des fontaines ornementales.
Extraits
des contributions de l’association du patrimoine versées
aux dossiers des enquêtes publiques relatives
aux demandes d’autorisation « Environnementale »
① Concernant le CHU
La
demande d’autorisation environnementale (étude limitée au CHU) ne
cite pas le village historique de Saint-Césaire, niché au bas de la
colline sur laquelle se trouve le CHU de Nîmes ; celui-ci
surplombe ce quartier et son extension dans sa plaine
environnementale à visée résidentielle, mais aussi avec ses lycées
professionnels, IUT, Facs, Cité Universitaire et son restaurant,
soit une population évaluée à plusieurs milliers d’habitants.
(…)
Il
est vrai qu’au début de la création du Centre Hospitalier
Universitaire, la notion d'environnement et de transition écologique
était tout à fait secondaire, alors que l’étude actuelle se
développe dans un contexte de "santé environnementale".
(…)
Il
nous semble que la loi exige de tenir compte du retentissement en
aval d’un établissement tel que le CHU ; pour ce qui a déjà
été fait, nous avons été mis devant le fait accompli, il est donc
nécessaire d’engager une régularisation à posteriori ; mais
aussi de faire part de notre opinion sur les projets d'extension à
court et à moyen terme. (…)
Cela
suppose "un diagnostic de vulnérabilité" pour l’ensemble
de ce quartier et sa population de proximité. (...)
Il
faut que la réflexion sur le territoire tienne compte de l'évolution
actuelle des urgences climatiques, et elle doit générer un
"co-bénéfice" entre les projets futurs du CHU et les
citoyens. (…)
Les
propositions non exhaustives que nous faisons sont de nature à faire
en sorte que "notre village de Saint-Césaire" et ses
habitants gardent l'espoir d'avoir pour le futur une qualité de vie
aussi agréable que possible.
Francis Brun - Président
de l’Association du patrimoine de Saint-Césaire-lès-Nîmes
Jean-Jacques Bernard -
Ancien Président de la même association - Médecin en retraite
Les collines de Caremeau et Saut du Lièvre
en surplomb des quartiers-bas
au nord du vieux Saint-Césaire
② Concernant le MARCHÉ-GARE
Il
faut noter avec satisfaction :
-
que « le végétal est au cœur du projet » avec
constitution d’un « généreux paysage méditerranéen »
et d’une « lisière forestière » en façade sud,
remettant en cause l’état actuel du site "quasiment morne",
-
que le secteur bénéficiera d’une « réintroduction de la
nature » avec aménagements d’espaces verts, plantation
d’arbustes et d’arbres dans la « palette végétale
d’essences adaptées au climat »,
-
que les toitures des nouveaux bâtiments (partie est du site) seront
toutes « végétalisées ».
Une
réflexion : pourquoi ne pas végétaliser aussi les toitures
des bâtiments de négoce conservés (partie ouest du site), hormis
celles des toitures couvertes avec panneaux photovoltaïques ?
(...)
Il
faut déplorer :
-
que si une « halte ferroviaire » s’impose dans le
schéma global de ce projet du fait de la proximité des voies
ferrées, la suppression de la gare actuelle de St Césaire (qui doit
être « repositionnée » vers la ZAC) est une grave
atteinte au service public ferroviaire desservant l’agglomération
du "village de St Césaire et de ses quartiers périphériques" :
la SNCF doit revenir sur cette décision anormale qui pénalisera les
usagers des trains - étudiants et salariés - en les renvoyant sur
les axes routiers, alors que doivent être privilégiés les
transports en commun.
Par
contre, une rotation de navettes ferroviaires desservant
quotidiennement la ZAC Marché-gare à partir de la Gare Feuchères
doit être intégrée au projet dans le cadre du Pôle d'Echanges Multimodal (train + bus).
(...)
Francis
Brun - Président de l’Association du patrimoine de
Saint-Césaire-lès-Nîmes
Maquette du projet ZAC Marche-gare
(vue aérienne) à 300 m. de la gare
au sud-ouest de Saint-Césaire
③ Concernant les quartiers
PISSEVIN-VALDEGOUR
La
colline du moulin à vent à Saint-Césaire a d’ores et déjà payé
un lourd tribut au projet Pissevin-Valdegour : l’implantation
récente des immeubles de la cité universitaire ; certes, les
tours de la précédente cité sont au programme "démolitions"
du projet, mais on doit dire que leur reconstruction à proximité
n’a pas fait l’objet d’une vraie réflexion.
Conséquence
fâcheuse : le petit joyau de nature sauvage qu’est la colline
du moulin à vent, amputée de sa partie Est, est aujourd’hui
irrémédiablement dénaturé par la présence de bâtiments-dortoirs.
(...)
Doit-on
y voir là les prémices d’une onde de choc urbanistique qui
pourrait frapper notre propre quartier dans le cadre de ces
« rééquilibrages sociaux » des quartiers Pissevin et
Valdegour ?…
La
diminution de population inscrite dans le projet implique un
relogement ailleurs : ceux-ci ne sont pas évoqués.
Les
familles concernées seront-elles déplacées vers un environnement
proche de leur résidence antérieure ?…
Comme
pour la cité universitaire, va-t-on se tourner vers les toits de
Saint-Césaire ?…
Notre
"village" va-t-il devenir un nouveau ghetto "imaginé"
par les experts en urbanisme ?…
C’est
une inquiétude qui concerne un bon nombre de saint-césairois. (...)
Je
partage avec ceux-là, dont je me fais le porte-parole, la crainte
que notre quartier ne devienne qu’un lieu de créations
immobilières verticales, sans contraintes patrimoniales, ni
architecturales, qui gommeront petit à petit les témoignages de son
identité rurale.
Francis
Brun - Président de l’Association du patrimoine de
Saint-Césaire-lès-Nîmes
Le quartier Valdegour et ses tours
à un jet de pierre au nord-est
de la colline du moulin à vent