lundi 9 octobre 2017

Le moulin à vent : un moulin à chaux ?...


 
La plongée dans les documents écrits amène parfois celui qui cherche à des hypothèses nécessitant une connaissance plus approfondie du sujet traité.   
 Il en est ainsi du fameux "moulin à vent" sur la colline, dont l’utilisation reste encore une énigme.
 Cette tour fut probablement bâtie au cours du XVIIIe siècle,  si l’on s’en réfère au plus ancien relevé topographique connu sous le nom de Carte de Cassini : la planche n°91 concerne Nîmes et sa région. L’étude poussée à la loupe de la zone qui nous intéresse laisse apparaitre des pictogrammes (symboles de constructions signalées lors de la levée précise des informations sur le terrain, effectuée de 1772 à 1776) :
 le plus net, celui inscrit au droit de « St Cézaire » (écrit en romain droit selon la légende des pictogrammes), correspond à l’identification du lieu en tant que "Paroisse;     les deux autres, moins évidents sur la carte, correspondraient d’après leur position à l’existence d’un moulin sur le haut de la colline, et d’un four à chaux au pied de  celle-ci.  
C’est bien sûr à confirmer, mais cela signifierait que l’une et l’autre de ces constructions seraient antérieures à 1772.
Concernant la tour, elle présente les caractéristiques des moulins ayant fonctionné grâce à l’énergie éolienne : dimensions, situation, positionnement sur une hauteur ; cependant la controverse existe sur le réel service qui fut le sien à l’origine :
moulin à blé ou autres céréales ?... au XVIIIe siècle, le hameau était essentiellement voué à l’agriculture, la vigne principalement qui entourait le petit village ; les cultures céréalières s’étendaient plutôt dans la plaine du Vistre, près des grands domaines : transporter le blé fauché jusqu’à la colline ne devait pas être facile à cette époque, et le charroi bien compliqué.
moulin à huile ?... pourquoi pas, sachant que la colline était elle-même entourée d’olivettes qui couvraient ses abords jusqu’à la garrigue.
Ces deux hypothèses doivent prendre en compte que de nombreux moulins - à farine ou à huile - étaient en pleine activité à Nîmes ; un moulin était-il justifié pour la faible population du hameau ?...
Mais une troisième hypothèse se dessine, en relation directe avec le four à chaux :
des moulins, à vent et même à eau en certains endroits, ont été utilisés pour broyer les pierres de calcaire après calcination afin de les réduire à l’état de chaux, technique plus efficace avec la meule qu’avec la massette.
Cette hypothèse semble d’autant moins farfelue quand on connait la proximité de situation du moulin et du four, et quand on sait qu’à partir des années 1700 plusieurs fermes de taille importante ont agrandi le noyau habité d’origine :
le besoin en chaux était donc important.
On le voit, l’état actuel des recherches reste dans le flou, et l’on peut supposer qu’au fil du temps diverses fonctions se sont succédé jusqu’à l’ultime, en cours de vérification, qui lui aurait coupé les ailes :
au  XIXe siècle la tour du moulin aurait servi de relais télégraphique optique, tout comme la Tour Magne, pour autant elle ne fut pas construite pour ce seul usage occasionnel, mais bien avant.
C’est peut-être de la récente pièce versée au dossier, élément du plus grand intérêt, que viendra la réponse : en effet, la meule ou l’une des meules du moulin est recensée au catalogue des "trésors cachés du vieux St Césaire"  (voir à ce sujet le précédent appel lancé dans l’Echo du Moulin n°90).
Merci à toute lectrice ou tout lecteur de cet article qui pourrait apporter quelque grain à moudre pour contribuer à l’avancée de la recherche :
contacter le président de l’association,

 

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