dimanche 10 janvier 2016

Une "algeco" avant l'heure

1930 : une cinquantaine d’années après les lois de Jules Ferry instaurant à partir de 1881 l’école publique, laïque, gratuite, et obligatoire, le hameau de Saint-Césaire comptait environ 130 enfants de 6 à 14 ans (âge-limite du certificat d’études primaires institué en 1882), scolarisés dans les trois classes surchargées de l’école construite en 1837 (aujourd’hui "la maternelle").
Ce constat d’exigüité des bâtiments scolaires ne concernant pas que Saint-Césaire, le conseil municipal de Nîmes lança alors un important programme de constructions dans lequel s’inscrivit le groupe scolaire situé rue de l’Eglise : le projet fut établi en 1931, … mais la nouvelle école ne fut inaugurée qu’en 1936.
Cependant, devant l’urgence « à faire face aux besoins des habitants du hameau », et en attendant « que les nouvelles classes soient prêtes », la municipalité prit la décision de faire construire provisoirement « un baraquement scolaire en planches (sic) susceptible de loger immédiatement deux salles de classe ».
Le devis descriptif faisait état d’une dépense de 22000 francs ("anciens", soit 12567 euros de nos jours), dépense qui paraissait importante, mais « ne l’était pas en réalité si on considérait que la surface (123 m2) était assez vaste, que le baraquement serait bien couvert avec tuiles sur voliges, et bien parqueté ».
C’est l’entreprise nîmoise Gervais frères qui acceptait de l’édifier immédiatement pour ce prix forfaitaire, incluant en outre l’installation d’un « WC avec deux cabines établi sur un petit plancher au-dessous duquel passeraient des tinettes » ; le service de remplacement de celles-ci serait assuré « par le cantonnier chargé de l’enlèvement des balayures et immondices du hameau »…
L’ensemble fut monté sur un terrain vague situé au niveau des actuelles rues du Clapas et Jules Raimu ; les deux classes du "baraquement" furent affectées aux élèves de fin d’études primaires, "les grands". Cette installation n’avait qu’un caractère provisoire, dans l’attente de la construction du groupe scolaire, pour laquelle un délai de 3 ans avait été fixé pour les travaux ; en fait, l’école en planches ouvrit en 1932, et fut maintenue encore 2 ou 3 ans après l’ouverture effective de la nouvelle école (courant 1936).
Comme quoi le recours à l’aménagement provisoire… durable, dit aujourd’hui "algecos", n’est pas nouveau.

 

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