Cinq ans plus tôt à Saint-Césaire, au printemps 1909, un conflit d’une autre nature, celui-ci sans haine et sans armes, avait vu le jour dans le petit village campagnard.
Essentiellement agricole, surtout viticole à cette époque, le hameau n’a jamais été indépendant : c’est la municipalité de Nîmes qui dispose de la gestion administrative et économique locale. Sous l’impulsion de quelques saint-césairois, jeunes agriculteurs notamment, la population est invitée à se mobiliser afin que le village soit érigé en commune : à cet effet, pour soutenir et financer la démarche, sont émis des bons de souscription valant 5 francs (environ 19 € d’aujourd’hui, environ 100 F en 2001, le rapport au Smic étant sensiblement équivalent en 1 siècle).
Mais le maire et les élus de la ville n’y sont pas favorables, l’initiative est contestée, le dossier compliqué à constituer, la procédure longue à franchir les étapes, si bien que les bonnes volontés s’essoufflent ; pour calmer les esprits, le conseil municipal élu en 1912 offre à un saint-césairois le premier poste d’adjoint au maire délégué spécial à St Césaire.
Toutefois le projet de "commune libre" n’est pas pour autant abandonné.
Les espoirs seront anéantis par les ravages de la guerre : comme toutes les communes françaises, le petit hameau est lourdement frappé, 25 jeunes hommes parmi les nombreux envoyés au front vont laisser leurs noms gravés sur le monument aux morts. Après l’armistice de novembre 1918, une annexe officielle de la mairie de Nîmes sera ouverte à Saint-Césaire en 1919, et sera définitivement enterrée l’idée pour le village d’un statut de commune à part entière.
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