mardi 4 juin 2013

Bornes-fontaines publiques : curiosité à sauvegarder.


L’arrivée de "l’eau de la ville" au village de Saint-Césaire à partir de 1904 avait constitué une vraie révolution : rappelons que jusqu’alors les habitants ne disposaient que du seul puits communal sur la place et de quelques puits privés, au nombre d’une douzaine environ.
Les premières fontaines avaient été judicieusement installées au cœur du village, là où la population se trouvait concentrée ; il s’agissait de fontaines en fonte ayant l’aspect d’une borne (de type kilométrique) dont le mécanisme était actionné par un petit levier placé sur le côté : non seulement l’eau devenait ainsi abondante, mais qui plus est à portée de main. 
À la fin des années cinquante, ces bornes - dont quelques-unes dans certains quartiers avaient un mécanisme dit à volant, actionné par la rotation d'une manivelle placée sur le dessus de l'appareil - furent progressivement remplacées par le modèle Bayard, en fonte également et de couleur verte, actionné par un bouton rond placé sur le côté gauche du coffre d’habillage. 
Principe succinct de fonctionnement :
le clapet de fermeture du réseau général est soulevé en tournant le bouton, et la pression dans la canalisation fait monter l’eau jusqu’au robinet d’écoulement (appelé dégorgeoir). Fabriqué par l’entreprise lyonnaise de matériel hydraulique Bayard (dont le mécanisme des fontaines fut breveté en 1901), ce modèle à bouton fut installé au coin des rues du village de Saint-Césaire qui en compta une quinzaine à l’identique, pour une population de moins d’un millier de personnes bénéficiant, grace à cette installation au service de la collectivité, de la proximité de distribution publique (l’équipement individuel en eau potable, dite courante, de la quasi totalité des ménages, se développa ensuite au cours des années soixante et jusqu’aux années quatre-vingts).
Trois exemplaires de ces bornes-fontaines étaient toujours à leur emplacement d’origine voici peu : celle située à l’intersection de la rue de l’Eglise avec le chemin du Grand-champ vient d’être déposée, et il n’en subsiste donc plus que deux. On peut les voir, l'une à la place de la Table Ronde, l'autre à l'impasse de la Rue Neuve, deux anciens quartiers pittoresques du village.
A noter que deux autres exemplaires de même modèle sont en fonction au jardin public mitoyen des rues de Mascard et de la Plaine; mais l'installation de celles-ci au jardin est beaucoup plus récente. 
Un type différent de fontaine à volant - de la fabrique de fonderie-robinetterie Pétavi, dont les ateliers se trouvaient à Uzès - sont également toujours en fonction depuis le début des années 1950 au cimetière de la route de Rouquayrol ; celles-ci au nombre de trois, constituent de véritables pièces de musée. 
Ces bornes-fontaines sont des vestiges "historiques", témoins chargés de symboles qui sont partie intégrante d’un patrimoine caractéristique dont la sauvegarde s’impose à tous : les maintenir à leur emplacement d’origine, veiller à leur préservation en l’état, signaler toute dégradation stupide, relève aussi de la responsabilité de chacun de nous.
Le président de l’association vient d’appeler l’attention de la municipalité afin que les  exemplaires encore en place - les deux Bayard et les trois Pétavi - ne soient pas définitivement éliminés du paysage. Et, en outre, que ces bornes-fontaines soient l'objet de surveillance et d'entretien régulier par les services municipaux concernés, pour que de malheureuses dégradations ne viennent justifier leur enlèvement. 




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