La commémoration de l’armistice intervenue le
11 novembre 1918 a donné l’occasion aux médias, en cet automne
2018, de faire œuvre pédagogique en portant à la connaissance publique de
nombreux documents, films inédits et restaurés notamment pour les chaines de
télévision, mais également écrits publiés sous forme d’articles de journaux et
de livres témoignages : vaste contribution populaire au fonds historique
de cette terrible tragédie humaine.
Comme dans toutes les villes et campagnes de France,
le paisible village de Saint-Césaire ne fut pas épargné par l’implacable saignée
ayant frappé les forces vives de sa population, estimée alors à 700 personnes environ : combien de jeunes gens
furent mobilisés et appelés à rejoindre le front ?... aucun document
jusqu’à présent n’a révélé de chiffre à ce sujet.
Mais le bilan final est bien
connu : les 27 noms inscrits dans la pierre du monument aux morts. Ces 27
là ne sont pas revenus vivants : tombés aux combats ou morts des suites
immédiates des blessures reçues aux combats. La liste de leurs noms figure in
extenso dans un ouvrage qui en témoigne, « Palmarès de la Gloire »,
publié en avril 1921 par « l’Union du Gard des
pères et des mères dont les enfants sont morts pour la patrie ».
Sur ces 27 jeunes gens, les fiches de
l’administration militaire de 20 d’entre eux nous sont connues : ils
avaient entre 19 et 25 ans (8), entre 26 et 33 ans (7), entre 37 et 40 ans
(5) ; les fiches relatives aux 7 autres sont en cours de recherche
d’informations.
Tous habitants du village où ils étaient,
pour la plupart, exploitants ou travailleurs agricoles, dont 15 natifs de
Saint-Césaire ou Nîmes, 5 étant natifs de Poulx, Quissac, Redessan,
Saint-Ambroix, et Saint-Quentin-la-Poterie.
Les deux premiers ont été tués le même jour,
25 août 1914, dans la Meuse, au cours de l’un des premiers combats (la guerre
avait été déclarée le 3 août 1914) ; le dernier de ces combattants est
tombé le 12 juillet 1918 (4 mois avant l’ordre de cessation du feu) lors de la
bataille de la Somme ; quatre autres ont succombé avant la fin 1914, deux
au cours de 1915, cinq en 1916, trois en 1917, et trois encore dans les six
premiers mois de 1918.
C’est sur le territoire français, en
particulier dans les départements de Marne, Moselle, et Somme, que 15 de ces jeunes hommes ont perdu la
vie : soit au front, soit dans un hôpital par suite de blessures ; 2
sont décédés en Allemagne en captivité, 1 est mort en Grèce, 1 autre en Tunisie
(ne pas perdre de vue que la guerre était mondiale, et que des régiments
étaient engagés dans d’autres zones, notamment Afrique du Nord, Balkans, Pays de
l’Est, …) ; à noter que l’un deux porté disparu, son corps n’ayant pu être
identifié, a trouvé la mort lors de combat sur le front de Belgique.
Merci à Vincent Ressouche pour son travail de
recherches qui a permis d’établir ce bilan, à partir duquel a pu être réalisée
cette analyse.
Celle-ci vous est livrée en respectant l’identité
particulière des victimes correspondant aux détails ci-dessus exposés, afin de
susciter la réflexion de chacun sur la hauteur du sacrifice de ces glorieux
soldats : leurs noms sont associés dans l’hommage global que symbolise le
Monument aux morts dédié à leur souvenir.
Prendre le temps de s’y arrêter pour
rejeter l’oubli est la seule démarche d’humilité qui nous oblige :
« Le vrai tombeau des morts, c’est le cœur des vivants »
(Jean Cocteau).
(Jean Cocteau).
Car la guerre est un drame humain, elle ne laisse à terme que de
froides statistiques à méditer.
Les personnes qui souhaiteraient apporter des
informations complémentaires qui pourraient enrichir les archives de mémoire ouvertes
par l’association sont invitées à contacter Francis Brun
( 04 66 23 94 21 : patrimoine-stcesaire@hotmail.fr